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Observez les Léonides !

« J’ai vu une étoile ! »

ECLAIRAGE PUBLIC ET POLLUTION LUMINEUSE

 

LES LEONIDES

 


Cette année, la pluie d’étoiles filantes des Léonides connaît son pic d’activité la nuit du 17 au 18 novembre à partir de 22h30 : sortons et laissons-nous rêver le nez vers le ciel ! Si vous les observez, laissez-nous vos remarques en commentaire de cet article.

Chaque année au mois de novembre, la trajectoire de la Terre croise un nuage de minuscules débris rocheux laissés par le passage de la comète Tempel-Tuttle. Ces grains de poussière sont bien trop petits pour toucher le sol de la Terre : ils se consument tous très haut dans l’atmosphère, à plusieurs dizaines de kilomètres au-dessus de nos têtes. Leur brutale entrée dans notre atmosphère génère une ionisation violente des molécules qui la composent : l’atmosphère située sur le trajet du grain de poussière (la météorite) devient alors intensément lumineuse. Ce sillage de gaz très chaud ionisé et lumineux derrière notre grain de poussière produit alors dans le ciel l’étoile filante que nous observons.

 

Lors d’un tel essaim d’étoiles filantes, les météores semblent provenir d’un même point du ciel : c’est le radiant. Dans le cas des Léonides, ce radiant est situé dans la constellation du Lion (leo en latin), que l’on peut trouver en novembre observant le ciel en direction du sud-est.

 

 

 

POLLUTION LUMINEUSE – POURQUOI REDUIRE L’ECLAIRAGE PUBLIC ?

 

L’éclairage public répond à des besoins humains variés : renforcer la sécurité, faciliter les déplacements nocturnes, mettre en valeur le patrimoine bâti… Source de progrès, il a donc une importance majeure dans les villes et les campagnes. Il se développe beaucoup pour plusieurs raisons : urbanisation croissante, augmentation du trafic routier, aménagements dus au développement touristique… Cependant, il peut aussi poser problème ; c’est ce qu’on appelle la « pollution lumineuse » : l’éclairage artificiel dégrade l’environnement nocturne.

 

 

Lumière artificielle et biodiversité

En quoi l’éclairage public et les différentes sources lumineuses impactent la biodiversité ?

 

La lumière naturelle joue un rôle fondamental pour le vivant. Les rythmes naturels de l’ensemble des organismes vivants (y compris l’humain) et leurs horloges biologiques sont basés sur les cycles journaliers et saisonniers. La modification de ces cycles biologiques par l’ajout de lumière artificielle n’est pas sans conséquence : elle modifie le sens de l’orientation de certaines espèces comme les oiseaux ou les insectes, altère la communication entre individus (chez les amphibiens par exemple), perturbe la reproduction (chez les passereaux des villes par exemple) et le cycle du sommeil humain.

 

Les nuisances lumineuses affectent les équilibres des écosystèmes, et perturbent la chaîne alimentaire en jouant sur l’alternance jour/nuit indispensable à de nombreuses espèces.

 

 

Lumière artificielle et ciel étoilé

 

La conséquence la plus visible de la pollution lumineuse est la dégradation de l’observation du ciel étoilé. C’est pourquoi les astronomes amateurs ont été les premiers à tirer la sonnette d’alarme pour encourager à diminuer l’éclairage artificiel. L’AFA (Association Française d’Astronomie) souligne l’importance de réintégrer le ciel étoilé dans notre environnement, « mais aussi faire aimer la nuit, réapprendre à ne plus avoir peur du noir, et découvrir cet environnement nocturne que nous effaçons sous les mégawatts de lumière ».

 

La privation de l’observation du ciel étoilé, source inépuisable de rêves, de contes, de mystères et d’aventures depuis des millénaires, pourrait avoir un impact très négatif sur le développement humain.

 

Or on constate justement depuis quelques dizaines d’années la dégradation de « cette fenêtre ouverte sur l’Univers », pourtant essentielle pour rappeler la part infime que nous occupons dans l’immensité de l’espace. Dans les villes, on ne voit plus qu’une vingtaine d’étoiles dans le ciel, contre 2000 par temps clair en campagne.

 

Source de perturbations pour la biodiversité nocturne comme pour la santé humaine, gaspillage énergétique et économique considérable… des mesures sont donc prises pour raisonner cet éclairage artificiel, le rendre efficace tout en limitant les dépenses d’énergie inutiles.

 

 

Participer à la recherche

 

L’enquête de sciences participatives Insectes & Ciel Etoilé est la première étude constituée d’un protocole double alliant observation des étoiles et biodiversité. Elle met en lien la pollution lumineuse et l’état de santé de la biodiversité à partir de l’observation des constellations et des insectes. Cette enquête est donc fondamentale pour appuyer la recherche scientifique en complétant la connaissance des impacts des nuisances lumineuses sur la biodiversité. Ouverte à tous, elle ne nécessite ni matériel compliqué, ni compétences préalables en astronomie ou en entomologie.

 

 

Améliorer l’aménagement urbain

 

Trame Noire, Charte de l’Eclairage durable, Schéma directeur d’aménagement lumière (le Sdal est un plan guide qui fixe pour une ville les grandes orientations en matière d’éclairage public, d’ambiances lumineuses et de paysage nocturne) … de nombreuses initiatives se mettent en place pour la sauvegarde de l’obscurité.

 

 

Qu’est-ce qu’il se passe chez nous ?

 

A Saint-Aubin-du-Cormier, l’éclairage public n’est plus allumé en permanence toute la nuit dans le centre-ville comme avant. Les lampadaires sont équipés d’un mécanisme photosensible, dont l’heure d’allumage (pour le matin) est réglée. L’extinction a lieu automatiquement, lorsque la cellule photoélectrique capte un éclairement naturel suffisant. Le soir, le fonctionnement est inverse : la cellule photosensible capte la baisse de luminosité et allume automatiquement le lampadaire en conséquence, et l’extinction est réglée à l’avance.

 

En matière d’éclairage public il n’existe pas de normes, mais des recommandations très fortes. La luminosité recommandée est calculée en fonction de la puissance des ampoules, de l’écartement et de la hauteur des mâts des lampadaires. La ville a pris l’initiative de ne pas dépasser 10 lux (sauf aux places PMR éclairées à 20 lux).  Des études, que les contrôles ont prouvées fiables, ont montré qu’une réduction de plusieurs dizaines de lux n’était pas perceptible à l’œil nu, alors que les économies sont significatives. L’uniformité de l’éclairage, paramètre beaucoup plus important dans la perception d’un éclairement agréable et sécurisant, a été mûrement réfléchie et appliquée à la rénovation du réseau.  De plus, tous les nouveaux éclairages installés sont des LED, ainsi que le remplacement des anciennes ampoules ; pour des économies d’énergie considérables, ainsi qu’une meilleure précision d’éclairage.

 

La gestion de l’éclairage public est déléguée à une structure départementale pour plus de simplicité et d’efficacité. Le suivi des consommations d’énergie de la ville est assuré par l’ALEC, ce qui permet de constater les économies réalisées.

 

Iliane Querelou

 

Sources de la documentation utilisée :

 

 

Le guide Frapna – TROP D’ECLAIRAGE NUIT

 

http://www.noe.org/Reconnecter/Observatoire-Nuit/Guide-insectes-et-ciel-etoile.pdf

 

https://www.futura-sciences.com/sciences/definitions/astronomie-leonides-4054/

 

https://positivr.fr/leonides-etoiles-filantes-18-novembre/

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/L%C3%A9onides

 

http://www.astrosurf.com/toussaint/dossiers/leonides/leonides1.htm

 

http://clubregulus.free.fr/leonides.htm

 

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Commentaires: 1
  • #1

    David (mardi, 20 novembre 2018 10:58)

    2 étoiles filantes coup sur coup en début de soirée, plein nord. Nuit de jeudi à vendredi, plusieurs soirs avant le "PIC" d'activité :-)