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Partir à la rencontre "de" : convergences de l'Agriculture, du Paysage & de la Biodiversité

Développer une culture commune des filières de formation proposées sur l'EPL

Introduction : Origine et formulation du projet

Chaque établissement de formation présente des particularités, des spécificités qui font son particularisme, sa force, son originalité, son attractivité, ses faiblesses malheureusement parfois. L’EPLEFEA de « La Lande de la Rencontre » ne fait pas exception. Ce petit établissement est riche d’histoires. Riche de l’Histoire de son site d’implantation, riche de sa propre histoire, des hommes et des femmes qui l’ont fait, le font vivre, de son territoire, de son environnement. Un établissement professionnel, surtout agricole, avec des formations environnementalistes se doit de tendre vers la meilleure cohérence avec son territoire, son milieu sociologique, professionnel, économique et naturel. Sa gestion, celle de ses espaces non bâtis doit intégrer les fonctionnalités du paysage. En plus, il doit par ses orientations, ses objectifs, son projet anticiper les réalités de demain, les aspirations, les besoins sociétaux à venir. Si les choix pédagogiques sont fondamentaux pour y parvenir, le fonctionnement quotidien de l’établissement dans son ensemble doit tendre à démontrer le réalisme des principes enseignés.

 

Par ailleurs, l’institutionnalisation de la prise en considération systématique des conséquences de l’activité humaine sur l’environnement a été, depuis quelques années, la caractéristique des projets successifs de l’établissement.  Cela s'est décliné à l’EPLEFEA de « La Lande de la Rencontre » par la labellisation Eco-Ecole du lycée depuis 2007, la conversion de l’exploitation annexée en « Agriculture Biologique » en 2011, le trophée du développement durable attribué en 2011, la mise en place d’un Agenda 21 local en 2012, les hautes performances environnementales des travaux de restructuration en cours, la rédaction du référentiel de restructuration des établissements de formation bretons à partir de l’exemple de St-Aubin, la mise ne place d’actions en faveur des espèces protégées, de la biodiversité en milieu agricole, la démarche de labellisation Qualycée, E.V.E. et/ou Plantes et Cités, HVE, …

 

L’EPLEFEA s’étend sur plus de 70 ha. La gestion de ce site doit être en conformité, intégrée et liée avec toutes ces orientations.

 

Ce site internet, destiné à centraliser les données recueillies sur le patrimoine naturel du territoire, faire la synthèse des projets aboutis, en cours et à venir et à valoriser le travail des apprenants et du personnel de l’établissement contribuera à y parvenir.


Extrait du projet de Plan de gestion rédigé par Yves LE ROUX

A la rencontre de la lande : une thématique évidente pour l'établissement...

"Nommer un jardin apparaît comme un préalable indispensable à toute intervention. Ce nom doit s’appuyer sur un caractère capable d'identifier le lieu et servira de guide conceptuel à partir duquel seront orientées toutes les actions de terrain". Gilles Clément, Le jardin en mouvement, ed. Sens et Tonka.


Mais trouver un nom aux  espaces n'est pas une chose facile, […]. Pourtant, ici, au lycée, nous en avons un presque tout prêt, sous la main pour ainsi dire, que je vous propose de lire un peu à l'envers, ou de droite à gauche, ou encore comme dans un miroir, pour le réfléchir. Je propose donc que les nouveaux espaces créés soient comme des îles (autre notion importante chez Gilles Clément) qui aillent à " la rencontre de la lande", de ses caractéristiques, de ses particularités.
"Que chaque nouvel espace soit comme une île permettant d'aller à la rencontre de la lande".

 

Extrait des réflexions de Loïc ROBIN sur la définition des projets de l'établissement.

...et en lien avec les enjeux du territoire.

Les landes sont parmi les paysages les plus typiques et les plus caractéristiques de la Bretagne. Elles sont les témoins de l’histoire de notre région et des sociétés qui nous ont précédés. Fruits de l’interaction des pratiques paysannes et du terroir (au sens physique du terme), les landes continentales atlantiques sont des formations végétales propres à l’Europe de l’Ouest.
Attachées aux sols les plus pauvres – résultants de l'altération de grès, de schistes et dans certains cas, de granites – ces formations sont qualifiées de secondaires car elles succèdent aux maigres bois et forêt défrichés depuis le moyen-âge jusqu’au 19ème siècle puis exploités de manière extensive par les sociétés paysannes (pastoralisme notamment).


Mais si ces végétations ne sont pas le seul résultat de processus naturels et spontanés, leurs stabilités écologiques et leurs valeurs patrimoniales n’en sont pas moins aussi élevées que les landes climaciques du littoral qui font la fierté des bretons (Cap d’Erquy, Crozon, Fréhel..).
Cet attachement aux terres les plus ingrates en fait en effet des milieux singuliers, marqués par la contrainte et sur lesquels se développent des communautés originales, naturellement rares puisque spécifiques à ces conditions édaphiques oligotrophes et géomorphologiques particulières. Ainsi, si Ajoncs, Bruyères, Gentianes, Polygales, Molinies et Rossolis se rencontrent également dans d’autres milieux, leurs présences simultanées ne sont possibles qu’au sein de véritables landes. Et à cette diversité d’espèces s’ajoute une diversité de paysages importants : selon le degré d’humidité principalement, mais également selon la nature du sol et la géographie, différents cortèges d’espèces s’installent, constituant ainsi les assemblages qui caractérisent leurs identités au sein de la grande famille des systèmes landicoles. On distingue ainsi les fourrés à Ajoncs d’Europe, les landes sèches à Bruyère cendrée et Callune, les landes humides à Bruyère ciliée ou les landes tourbeuses à Bruyère à quatre angles. Notons que dans sa définition la plus restreinte, le terme lande renvoie exclusivement aux communautés dominées par les Ericacées.


De ces paysages hérités et caractéristiques de notre territoire, seules 5 à 10% des landes subsistent actuellement en Europe en référence à leur situation dans les années 1800 (date de leur extension maximale).
Or, si la Bretagne occidentale a su conserver quelques-unes de ses plus belles landes, le pays gallo a suivi les mêmes tendances que le reste du continent. Pourtant, à Saint-Aubin-du-Cormier et plus largement, dans le Nord-Est du département d’Ille et Vilaine, subsistent encore quelques fragments de ces habitats singuliers. Et quels fragments ! Notre territoire concentre les plus grandes étendues de landes humides du département (notamment sur le site de la lande d’Ouée).
Autrefois connectées ainsi qu’en témoignent les illustrations de la bataille à qui nous devons notre nom, les landes d’Ouée et les landes de la rencontre présentent des formes qualifiées d’intérêts communautaires au titre de la directive européenne Habitat Faune Flore (1992). L’association des Bruyères ciliées et tétragones est en effet un habitat qui s’est considérablement raréfié en Europe et qui nécessite par conséquent la mise en œuvre d’une politique de conservation efficace.


Fort de ce constat, nous nous devons de garantir l’expression de ces communautés. Et cela est d’autant plus vrai que les landes de notre établissement éponyme ne sont plus qu'à l'état de relique (une seule parcelle) et sont actuellement fortement dégradées (envahissement par les pins et la molinie). En revanche, si les Bruyères sont ici fortement contraintes par l’évolution du milieu, elles ne demandent qu’à s’installer dans d’autres secteurs. Un peu partout sur le site de l’établissement, les Bruyères sont présentes, attendant patiemment de repartir à la faveur d’un secteur oublié par le jardinier.
Si la gestion et l’entretien de ces milieux apparaît comme une évidence, ils ne sont qu’une étape de la démarche environnementale dans laquelle s’est engagé notre établissement ces dernières années.
La définition d’un véritable projet de restauration et de valorisation de ces écosystèmes et des communautés associés au sein de l’ecocomplexe que constitue le paysage de l’EPL doit être une priorité.


Qui sur ce territoire, si ce n’est l’établissement agricole public spécialisé dans les filières nature et paysagère, peut intégrer dans son projet les enjeux de notre siècle et développer ainsi les supports pédagogiques à même de former les étudiants soucieux d’apprendre les pratiques qui permettront d'y répondre ?

 

Extrait du projet de Plan de gestion - Loïs MOREL.

La Bataille de la lande de la rencontre à Saint-Aubin-du-Cormier le 28 Juillet 1488, entre d'une part, les troupes du roi de France, et d'autre part, celles du duc de Bretagne François II et de ses alliés. La défaite de ces derniers clôt la « guerre folle », guerre féodale qui voit quelques princes français profiter d'une période de régence pour se révolter contre la puissance royale, défendue par la régente Anne de Beaujeu pour son frère mineur Charles VIII.

Source : Wikipédia

 

C'est cette bataille, qui a eu comme cadre paysager, les landes de Saint-Aubin-du-Cormier, qui donnera son nom au site de l'établissement.